L'incarnation comme punition pour le péché

L'article suivant, traitant du principe de la non-rétrogradation de l'Esprit et éliminant l'idée de la réincarnation comme Châtiment, foi obtido do artigo “Do princípio da não-retrogradação do Espírito”, da Revista espírita de junho de 1863. Ele contraria o que foi inserido na adulteração de O Céu e o Inferno, conforme demonstramos “La preuve la plus solide de l'altération du livre Le ciel et l'enfer d'Allan Kardec“.

Des questions ayant été soulevées à plusieurs reprises sur le principe de la non-rétrogradation des Esprits, principe qui a été interprété différemment, nous allons essayer de les résoudre. Le Spiritisme veut être clair pour tout le monde et ne pas laisser à ses futurs adeptes le loisir de discuter sur les mots, aussi tous les points susceptibles d'interprétation seront-ils élucidés successivement.

Les Esprits ne rétrogradent pas, en ce sens qu'ils ne perdent rien du progrès qu'ils ont fait. Ils peuvent rester momentanément stationnaires, mais ils ne peuvent devenir mauvais en étant bons, ni ignorants en étant sages. Tel est le principe général, qui ne s'applique qu'à l'état moral et non à la situation matérielle, qui de bonne peut devenir mauvaise si l'Esprit l'a méritée.

Faisons une comparaison. Supposons un homme du monde, cultivé, mais coupable d'un crime qui le conduit aux galères. Pour lui, il y a certainement eu un grand déclin de la position sociale et du bien-être matériel. À l'estime et à la considération succèdent le mépris et l'abjection. Mais il n'a rien perdu du développement de son intelligence. Il emmènera ses facultés, ses talents et ses connaissances en prison. C'est un homme déchu, et c'est ainsi qu'il faut comprendre les esprits déchus. Dieu peut donc, après un certain temps de probation, retirer d'un monde où ils n'ont pas progressé moralement, ceux qui l'ont découvert, qui se sont révoltés contre ses lois, et les envoyer expier leurs erreurs et leur endurcissement dans un monde inférieur, parmi des êtres encore moins avancés. Là, ils seront ce qu'ils étaient auparavant, moralement et intellectuellement, mais dans une condition infiniment plus pénible, en raison de la nature même du globe, et surtout du milieu dans lequel ils se trouvent. En un mot, ils seront dans la situation d'un homme civilisé forcé de vivre parmi les sauvages, ou d'un homme instruit condamné à la société des forcés. Ils ont perdu leur position et leurs avantages, mais ils n'ont pas régressé à leur état primitif. Ils ne sont pas passés de l'état d'adulte à celui d'enfant. C'est ce que l'on entend par non-régression. S'ils n'ont pas profité de leur temps, ils doivent recommencer. Dans sa bonté, Dieu ne veut pas les laisser plus longtemps parmi les bons, dont ils troublent la paix, et il les envoie vivre parmi des hommes dont la mission sera de les faire progresser en leur apprenant ce qu'ils savent. Par ce travail, ils pourront progresser et se régénérer, en expiant leurs fautes passées, comme l'esclave qui paie peu à peu pour acheter un jour sa liberté. Mais, comme l'esclave, beaucoup ne font qu'économiser au lieu d'accumuler des vertus, les seules qui puissent payer leur sauvetage.

C'est ce qui s'est passé jusqu'à présent sur notre Terre, monde d'expiation et d'épreuves, où la race adamique, race intelligente, a été exilée parmi les races primitives inférieures qui l'habitaient avant elle. C'est pourquoi il y a tant d'amertume ici, une amertume qui est loin d'être ressentie au même degré par les peuples sauvages.

Il y a certes rétrogradation de l'Esprit en ce sens qu'il ralentit sa marche, mais non au point de vue de ses acquisitions, à cause desquelles et du développement de son intelligence, sa dégradation sociale lui est plus pénible. C'est pourquoi l'homme du monde souffre davantage dans un milieu abject que l'homme qui a toujours vécu dans la boue.

Selon un système quelque peu spécieux à première vue, les esprits n'ont pas été créés pour s'incarner et l'incarnation ne serait que le résultat de leur absence. Un tel système est mis à mal par la simple considération que si aucun esprit n'avait échoué, il n'y aurait pas d'êtres humains sur la Terre ou sur d'autres mondes. Or, puisque la présence de l'homme est nécessaire à l'amélioration matérielle des mondes, puisqu'il contribue par son intelligence et son activité à l'oeuvre générale, il est un des rouages essentiels de la Création. Dieu ne pourrait subordonner la réalisation de cette partie de son oeuvre à la chute éventuelle de ses créatures, s'il ne disposait d'un nombre suffisant de coupables pour fournir des ouvriers aux mondes créés et à créer. Le bon sens rejette une telle idée.

L'incarnation est donc une nécessité pour l'Esprit qui, dans l'accomplissement de sa mission providentielle, travaille à sa propre promotion par l'activité et l'intelligence qu'il doit développer pour assurer sa vie et son bien-être.

Mais l'incarnation devient une punition lorsque, n'ayant pas fait ce qu'il devait, l'Esprit est contraint de recommencer et multiplie par sa faute ses douloureuses existences corporelles. Un étudiant n'obtient son diplôme qu'après avoir suivi tous les cours. Ces cours sont-ils une punition ? Non. Ils sont une nécessité, une condition indispensable à leur progrès. Mais si, par paresse, on est obligé de les répéter, alors c'est une punition. Réussir certaines d'entre elles est un mérite. Ce qui est certain, donc, c'est que l'incarnation sur Terre est une punition pour beaucoup de ceux qui l'habitent, parce qu'ils auraient pu l'éviter, alors qu'ils l'ont peut-être doublée, triplée, centuplée, par leur propre faute, retardant ainsi leur entrée dans des mondes meilleurs. Ce qui est faux, c'est d'admettre, en principe, l'incarnation comme une punition.

Une autre question qui est souvent discutée est la suivante : puisque l'Esprit a été créé simple et ignorant, avec la liberté de faire le bien ou le mal, n'a-t-il pas une chute morale lorsqu'il prend le mauvais chemin, étant donné qu'il fait le mal qu'il ne faisait pas auparavant ?

Cette proposition n'est pas plus défendable que la précédente. Il n'y a de chute que dans le passage d'un état relativement bon à un état pire. Or, créé simple et ignorant, l'Esprit est, à son origine, dans un état de nullité morale et intellectuelle, comme l'enfant qui vient de naître. S'il n'a pas fait le mal, il n'a pas fait le bien non plus ; il n'est ni heureux ni malheureux ; il agit sans conscience et sans responsabilité. Comme il n'a rien, il ne peut rien perdre et ne peut pas rétrograder. Sa responsabilité ne commence que lorsque son libre arbitre se développe. Son état primitif n'est donc pas un état d'innocence intelligente et raisonnée. Par conséquent, le mal qu'il fait plus tard, en violant les lois de Dieu et en abusant des facultés qui lui ont été données, n'est pas un retour du bien vers le mal, mais la conséquence de la mauvaise voie dans laquelle il s'est engagé.

Cela nous amène à une autre question. Néron, par exemple, aurait-il pu, alors qu'il était incarné en tant que Néron, commettre plus de mal que dans son incarnation précédente ? Nous répondons par l'affirmative, ce qui n'implique pas que dans l'existence où il aurait fait moins de mal, il aurait été meilleur. Tout d'abord, le mal peut changer de forme sans pour autant être un mal plus grand ou plus petit. La position de Néron en tant qu'empereur, l'ayant placé sous les feux de la rampe, a permis à ses actions d'être plus largement reconnues. Dans une existence obscure, il aurait pu commettre des actes tout aussi répréhensibles, mais à plus petite échelle, qui seraient passés inaperçus. En tant que souverain, il aurait pu ordonner l'incendie d'une ville. En tant que simple citoyen, il peut incendier une maison et faire périr sa famille. Assassin ordinaire qui tue quelques voyageurs pour les déposséder, il serait, s'il était sur le trône, un tyran sanguinaire, faisant à grande échelle ce que sa position ne lui permet de faire qu'à petite échelle.

En considérant la question d'un autre point de vue, on peut dire qu'un homme peut faire plus de mal dans une existence que dans la précédente, montrer des vices qu'il n'avait pas, sans que cela implique une dégénérescence morale. Ce sont souvent les occasions qui manquent pour faire le mal. Lorsque le principe existe à l'état latent, l'occasion se présente et les mauvais instincts se révèlent.

La vie ordinaire nous en offre de nombreux exemples : Un homme que l'on croyait bon révèle soudain des vices que personne ne soupçonnait, et qui suscitent l'admiration. C'est simplement parce qu'il a su le cacher, ou parce qu'une cause a provoqué le développement d'un mauvais germe. Il est bien certain que ceux chez qui les bons sentiments sont fortement enracinés n'ont même pas la pensée du mal. Quand cette pensée existe, le germe existe. Il ne manque souvent que l'exécution.

Ensuite, comme nous l'avons dit, le mal, même sous des formes différentes, reste un mal. Un même principe vicieux peut être à l'origine d'un grand nombre d'actes différents issus de la même cause. L'orgueil, par exemple, peut faire commettre un grand nombre de fautes, auxquelles on est exposé tant que le principe radical n'est pas extirpé. Un homme peut donc avoir dans une vie des défauts qu'il n'aurait pas montrés dans une autre, et qui ne sont que les diverses conséquences du même principe vicieux.

Pour nous, Néron est un monstre parce qu'il a commis des atrocités. Mais peut-on croire que ces hommes perfides, hypocrites, véritables vipères qui sèment le poison de la calomnie, spolient les familles par la ruse et l'abus de confiance, qui couvrent leurs méfaits du masque de la vertu pour arriver plus sûrement à leurs fins et recevoir des louanges alors qu'ils ne méritent que l'exécration, peut-on croire, disions-nous, qu'ils valent mieux que Néron ? Certainement pas. Se réincarner dans un Néron ne serait pas pour eux une régression, mais une occasion de se montrer sous un jour nouveau. Dans cette condition, ils afficheront les vices qu'ils avaient l'habitude de cacher. Ils oseront faire par la force ce qu'ils faisaient par la ruse - c'est toute la différence. Mais cette nouvelle épreuve ne rendra leur châtiment que plus terrible si, au lieu de profiter des moyens qui leur sont donnés pour s'amender, ils les utilisent pour faire le mal. Cependant, chaque existence, aussi mauvaise soit-elle, est une occasion pour l'Esprit de progresser. Il développe son intelligence et acquiert des expériences et des connaissances qui l'aideront plus tard à progresser moralement.




Sommes-nous tous des Esprits imparfaits ?

Nous ne sommes pas tous imparfaits. C’est une idée fausse, lorsqu’on l’entend sous un certain angle, comme nous allons le démontrer.

Le spiritisme démontre, en complément du spiritualisme rationnel, que l'imperfection est quelque chose qui se développe par la répétition consciente (l'habitude) de l'erreur. Lorsqu’elle devient une imperfection (on l’appelle « imperfection acquise »), elle peut même devenir une dépendance, qui nécessitera un effort autonome et conscient pour être surmontée, à travers le choix d’épreuves et d’opportunités dans de nouvelles incarnations.

C'est en cela que consiste le mal : s'éloigner du bien, qui est la morale des lois divines, par le développement des imperfections. Et tout le monde ne le fait pas. L'Esprit qui n'a pas développé d'imperfections, ou celui qui lutte courageusement pour les vaincre, est dans le bien ou marche vers lui... Et cela le fortifie suffisamment pour vaincre, lui aussi, les influences extérieures, et même les repousser.

Mais il y a aussi l’aspect de l’imperfection dans la mesure où nous sommes tous perfectibles. Ainsi, jusqu’à ce que nous devenions des Esprits relativement parfaits (car seul Dieu peut être parfait), nous serons imparfaits.

Les deux aspects du terme sont traités par Kardec dans la Doctrine Spirite, et nous pouvons prouver :

Ceux qui ne s'intéressent pas seulement aux faits et comprennent l'aspect philosophique du Spiritisme, admettant la morale qui en découle, mais sans la pratiquer. L'influence de la Doctrine sur votre personnage est insignifiante voire nulle. Ils ne changent en rien leurs habitudes et ne se priveraient d’aucun de leurs plaisirs. L'avare reste insensible, l'orgueilleux plein d'amour-propre, l'envieux et jaloux toujours agressif. Pour eux, la charité chrétienne n’est qu’une belle maxime. Ils sont les spirites imparfaits.

KARDEC, Allan. Le Livre des Médiums, 23Le Édition. Éditeur LAC

L'extrait fait partie de la partie dans laquelle Kardec classe les types de spiritualistes. Ora, não haveria porque classificar uma parte deles como “imperfeitos” se somos todos imperfeitos. Isso demonstra que, nesse ponto, Kardec está tratando das imperfeições adquiridas, conforme explicadas acima.

Nous en avons également parlé dans l'article récent Réforme intime et Spiritisme et, dans l’étude ci-dessous, le sujet a été abordé en groupe.

C'est un fait : nous sommes loin de la perfection. En fait, nous n'atteindrons jamais la perfection absolue, car si nous y parvenions, nous serions comme Dieu. Nous atteindrons une perfection relative… Cependant, cela ne nous rend pas imparfaits, mais seulement relativement simples et ignorants, c'est-à-dire encore en développement de volonté et de conscience.

Em O Céu e o Inferno, na versão original e não adulterada (vide a edição produzida pela editora FEAL), essa filosofia está claramente exposta, em toda a sua racionalidade inatacável; contudo, desde o início da formação da Doutrina, essa informação já era conhecida. Basta verificar a Escala Espírita, em O Livro dos Espíritos, e veremos que, na Terceira Ordem – Espíritos Imperfeitos, estão apenas os Espíritos que desenvolveram imperfeições: “Predominância da matéria sobre o espírito. Propensão para o mal. Ignorância, orgulho, egoísmo e todas as paixões que lhes são consequentes”. E basta raciocinar: nem todo mundo desenvolve essas imperfeições, porque alguns podem escolher não repetir os erros, como já se encontra expresso em O Livro dos Espíritos:

133. Les Esprits qui Dès le début, ils ont suivi le chemin du bien?

"Tous sont créés simples et ignorants et sont instruits dans les luttes et les tribulations de la vie corporelle. Dieu, qui est juste, ne saurait rendre quelques-uns heureux, sans labeur et travail, donc sans mérite.

Le) - Mais alors, à quoi servent les esprits d'avoir suivi la voie du bien, si cela ne les dispense pas des souffrances de la vie corporelle ?

"Ils arrivent plus vite à la fin. De plus, les afflictions de la vie sont souvent la conséquence de l’imperfection de l’Esprit. Moins il y a d'imperfections, moins il y a de tourments. Celui qui n’est ni envieux, ni jaloux, ni avare, ni ambitieux, ne souffrira pas les tourments qui naissent de ces défauts. »

Le Livre des Esprits. Nous soulignons.

Mais comment cela peut-il arriver ?

Pour comprendre ce fondement de la loi naturelle, nous devons comprendre que l’Esprit simple et ignorant est celui qui en est à sa première incarnation consciente, dans le règne humain. Dans cet état, venant de quitter le règne animal, il conserve encore tous les restes de l'instinct qui le gouvernaient inconsciemment jusqu'alors, dans le bien, car le bien est l'être dans la loi naturelle, et l'animal qui tue un autre pour se nourrir suit la loi naturelle, agissant uniquement pour répondre à leurs besoins instinctifs, avec intelligence, mais sans conscience. En entrant dans le royaume de l’homme, l’Esprit conscient commence à faire des choix, non pas entre le bien et le mal, mais entre agir de telle ou telle manière. Ces choix produiront des résultats qui peuvent être corrects – ils sont dans la loi divine – ou une erreur – ils sont en dehors de la loi divine, c’est-à-dire qu’ils dépassent la nécessité rationnelle. L’individu peut alors choisir de ne pas répéter cette erreur, mais il peut aussi choisir de la répéter, car c’est quelque chose qui, d’une certaine manière, plaît à ses émotions ou lui procure du plaisir. C'est à ce moment que l'imperfection se développe, l'erreur se répète constamment. Mais il peut aussi choisir de ne pas répéter l’erreur, car il se rend compte que cela a un effet néfaste sur lui. En ce sens, il est heureux dans sa simplicité et son ignorance, ce bonheur étant relatif à sa capacité présente..

C'est aussi dans Kardec, dans A Genesis :

« Si nous étudions toutes les passions, et même tous les vices, nous voyons qu'ils ont leur principe dans l'instinct de conservation. Cet instinct, dans toute sa force chez les animaux et les êtres primitifs les plus proches de la vie animale, domine seul, car chez eux il n'y a pas encore de sens moral comme contrepoids. L'être n'est pas encore né pour la vie intellectuelle. L'instinct s'affaiblit, au contraire, à mesure que l'intelligence se développe, parce qu'il domine la matière. Avec l'intelligence rationnelle naît le libre arbitre, que l'homme utilise à sa guise : alors seulement, pour lui, commence la responsabilité de ses actes.

Dans la version originale de cet ouvrage, telle que présentée dans l'édition FEAL, Kardec ajoute que :

« Tous les hommes passent par les passions. Ceux qui les ont surmontés, et ne sont pas, par nature, orgueilleux, ambitieux, égoïstes, rancuniers, vindicatifs, cruels, colériques, sensuels, et font le bien sans effort, sans préméditation et, pour ainsi dire, involontairement, c'est parce qu'ils ont progressé dans la séquence de leurs stocks précédents, après s'être débarrassés de ce poids inconfortable. Il est injuste de dire qu'ils ont moins de mérite quand ils font le bien par rapport à ceux qui luttent contre leurs penchants. Il s'avère qu'ils ont déjà remporté la victoire, tandis que les autres ne l'ont pas encore fait. Mais quand ils y parviendront, ils seront comme les autres. Ils feront le bien sans y penser, comme des enfants qui savent lire couramment sans avoir à épeler. C'est comme deux malades : l'un guéri et plein de force tandis que l'autre est encore en convalescence et hésite à marcher ; ou comme deux coureurs dont l'un est plus près de l'arrivée que l'autre.

Alors, celui qui a développé une imperfection est-il inférieur à ceux qui ne l'ont pas ? Est-ce un mauvais esprit ? Doit-il être puni pour cela ? Non non et non !

Celui qui a développé une imperfection l’a fait parce qu’il ne connaissait pas vraiment le bien, sinon il aurait agi de manière négative. C'est juste une erreur – consciemment répétée – et c'est tout. Ce n'est pas une caractéristique de l'Esprit. Dieu ne crée le mal chez personne et il ne crée pas non plus le mal. Le mal n'existe pas ! C'est juste l'absence de bien. Il est donc clair que Dieu ne punirait pas son enfant pour ses erreurs. Non : il lui donne la capacité de raisonner et l'autonomie, afin qu'il puisse lui-même se rendre compte que les résultats de ses erreurs lui font souffrir et, s'en rendant compte, se repentir et exiger la correction de ces imperfections.

C'est à ce point que le spiritisme moderne et le mouvement spirite actuel s'écartent de la morale spirite originelle : pour ceux-ci, en comprenant l'erreur, l'Esprit est obligé de réparer LES EFFETS, tandis que, pour ces derniers, l'Esprit est laissé libre de choisir comment et quand il tentera de réparer L'IMPERFECTION (en soi), qui peuvent ou non impliquer la remédiation des effets nocifs que vous avez effectués.

Ici, une conclusion s'impose : la doctrine de la « loi du retour » ou karma, qui n'a jamais fait partie du spiritisme, stipule que, lorsqu'on fait du mal à une personne, il faut se réincarner avec elle pour réparer cette erreur. Or, il est déjà établi que l'on ne fait du mal qu'à soi-même – si, en se trompant avec quelqu'un, celui-ci choisit de cultiver un sentiment de colère, de haine ou de vengeance, il se fait du mal à lui-même. C'est donc à l'autonomie de chacun de se défaire de tels sentiments. Si le bourreau était contraint de se réincarner avec sa victime pour réparer une erreur et, malgré tous ses efforts pour avoir une attitude irréprochable envers le bien, la victime choisissait de ne pas se détacher de tels sentiments, cela signifie que l'erreur n'aurait pas été payée et exigerait pour cela autant d'incarnations, liant le progrès de l'autre, déjà revenu au bien, au choix de l'autre ? Et si, au contraire, la victime ne s'attachait pas, passait à autre chose, mais que le bourreau persistait dans ses imperfections ? Devra-t-elle se réincarner avec lui pour que lui, qui ne comprend toujours pas sa souffrance, "paye ses dettes" ? N'a pas de sens!

Revenant à notre point, nous parlions du retour de l'Esprit au bien. Dans O Céu e o Inferno (éditeur FEAL, basé sur la version originale non falsifiée), nous avons ceci :

« 8°) La durée de la peine est subordonnée au perfectionnement de l'esprit coupable. Aucune condamnation pour un temps fixé n'est prononcée contre lui. Ce que Dieu demande pour mettre fin à la souffrance, c'est la repentance, l'expiation et la réparation, bref : une amélioration sérieuse et efficace, ainsi qu'un retour sincère au bien ».

Étant la punition – ou la punition, car nous ne savons pas avec certitude quelle était l'intention du mot original – une conséquence de l'erreur commise, la souffrance inhérente aux imperfections sera une véritable punition. Ce n'est pas une punition divine arbitraire, mais une conséquence de la loi naturelle. Il n'y a pas de condamnation : tout dépend de la volonté de l'individu de se repentir et d'exiger réparation de l'imperfection, retournant ainsi au bien.

Nous concluons en reproduisant, une fois de plus, la recommandation de Paul Janet ((In Small Elements of Moral, disponible ici à télécharger.)) concernant les habitudes :

Il est vrai que les habitudes deviennent, avec le temps, presque irrésistibles. C'est un fait fréquemment observé; mais, d'une part, si une habitude invétérée est irrésistible, il n'en est pas de même d'une habitude qui commence ; et ainsi l'homme reste libre d'empêcher l'invasion des mauvaises habitudes. C'est pourquoi les moralistes nous conseillent avant tout de surveiller l'origine de nos habitudes. "Soyez particulièrement prudent avec les débuts."




Punition et récompense : il faut étudier Paul Janet pour comprendre Allan Kardec

Paul-Alexandre-René Janet

Il est né le 30 avril 1823 à Paris et mort le 4 octobre 1899 dans la même ville.

Élève de l'École normale supérieure en 1841, agrégé de philosophie en 1844 (première) et docteur ès lettres en 1848, il devient professeur de philosophie morale à Bourges (1845-1848), à Strasbourg (1848-1857), puis de logique en le Lycée Louis-le-Grand à Paris (1857 – 1864). A partir de 1862, il est professeur agrégé de philosophie à la Sorbonne, puis en 1864 il occupe la chaire d'histoire de la philosophie de cette université jusqu'en 1898. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1864 et est également membre du Conseil supérieur de l'instruction publié en 1880.

Son travail porte principalement sur la philosophie, la politique et l'éthique, dans la lignée de l'éclectisme de Victor Cousin et, à travers lui, de Hegel.

https://pt.frwiki.wiki/wiki/Paul_Janet_%28philosophe%29

Janet était une contemporaine d'Allan Kardec. Ses travaux démontrent, avec excellence, le contexte philosophique dans lequel le codeur a été inséré, en utilisant ses concepts.

Beaucoup, en lisant Kardec, supposent qu'en raison des mots qu'il a utilisés dans ses œuvres, il ne faisait que reproduire des idées et des concepts originaires de l'Église catholique. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité, comme nous le verrons ci-dessous, car Kardec utilisait en fait les concepts largement répandue et comprise au sein de la société française cultivée, qui, soit dit en passant, était la classe la plus intéressée par l'étude du spiritisme.

Paulo Henrique de Figueiredo explique :

Au cours du XIXe siècle, ce que nous appelons les sciences humaines ont été établies à partir d'une hypothèse spiritualiste pour leur constitution. Pendant ce temps, dans les sciences naturelles, telles que la physique et la chimie, le matérialisme prédominait. Cette condition est très différente de celle à laquelle nous sommes habitués aujourd'hui, lorsque l'université est presque entièrement guidée par la pensée matérialiste.

Ce courant de pensée était connu sous le nom de Spiritualisme rationnel. Car elle était complètement indépendante des religions formelles et de leurs dogmes. La base fondamentale était la psychologie, science de l'âme, qui avait pour ligne directrice : « L'être humain est une âme incarnée ».

Comme expliqué en détail dans le livre L'autonomie, l'histoire inédite du spiritisme, Allan Kardec a fait de la psychologie la base conceptuelle du développement de la doctrine spirite. Son journal mensuel était le Spiritist Magazine , revue d'études psychologiques.

Le spiritisme rationnel était enseigné, depuis 1830, à l'Université de Paris, aussi à l'Ecole Normale, où l'on formait des professeurs, et aussi aux Lycées, dans l'éducation des jeunes. Pour ceux-ci, il y avait des manuels, comme celui de Paul Janet. Ce manuel a été traduit en plusieurs langues et adopté dans de nombreux pays, dont le Brésil.

Ce manuel est d'une importance fondamentale pour comprendre la base conceptuelle des études de Kardec, en particulier en ce qui concerne la morale spirite.

FIGUEIREDO, Paulo Henrique de. Traité de philosophie de Paul Janet. Portal do Espírito, 22 juillet 2019. Disponible sur . Consulté le 19 mai 2022.

Utilisant, disions-nous, les concepts du Spiritualisme Rationnel, qui était enseigné à l'Université de Paris et à l'Ecole Normale Supérieure de Paris, Kardec développe les concepts philosophiques les plus divers de la Doctrine Spirite, à la lumière des enseignements convenus des Esprits. . Ainsi, il donnera un développement profond aux idées de morale traitées par ces érudits, se rapprochant des concepts de douleur et plaisir, bon et mauvais, devoir, charité désintéressée, liberté, mérite, punition et récompense. Démontrons, à titre illustratif, la construction de ces deux derniers concepts :

La récompense et la punition

dans votre travail Petits éléments de morale, disponible en téléchargement, en PDF, dans ce lien, Janet construit les différents concepts philosophiques qui soutiendront ceux de la récompense et donne Châtiment. Il s'exprime ainsi : "le plaisir, considéré comme la conséquence due à l'accomplissement du bien, s'appelle récompense, et la douleur, considérée comme la conséquence légitime du mal, s'appelle punition".

Le plaisir, pour lui, c'est la quête d'éprouver ce que la vie permet, et il y aurait ainsi des bons plaisirs et des mauvais plaisirs, variant, dans cet intervalle, selon la certitude, la pureté, l'intensité, la durée, etc. Ainsi, le plaisir fugitif de l'ivresse serait un mauvais plaisir, tandis que le plaisir durable de la santé serait un bon plaisir :

Há prazeres muito vivos, mas passageiros e fugitivos, como os prazeres das paixões ((Assim define o dicionário Oxford: “no kantisme, inclination émotionnelle violente, capable de dominer complètement le comportement humain et de l'éloigner de la capacité souhaitable d'autonomie et de choix rationnel. C'est le sens de passion, utilisé par Kardec et les philosophes de son temps)). Il y en a d'autres qui sont durables et continus, comme la santé, la sécurité, la commodité, la considération. Ces plaisirs qui durent toute une vie seront-ils sacrifiés pour des plaisirs qui ne durent qu’une heure ?

JANET, 1870((JANET, Paul. Petits éléments de morale. Traduction de Maria Leonor Loureiro. Paris, 1870))

Par conséquent, moralement, l'être humain devrait toujours rechercher la bons plaisirs, qui ne produisent pas de regrets, les transmettant au mauvais plaisirs, qui génèrent des regrets et des complications :

L'expérience nous enseigne que les plaisirs ne doivent pas être recherchés sans discernement et sans distinction, qu'il faut se servir de la raison pour les comparer entre eux, sacrifier le présent incertain et fugace à un avenir durable, préférer les plaisirs simples et paisibles, non suivis des regrets, aux plaisirs tumultueux et dangereux des passions, etc., en un mot, sacrifier l'agréable à l'utile.

idem.

Il est donc clair que la notion de récompense, utilisé dans ce contexte, est lié à la compréhension de la joie d'avoir accompli une action liée au bien, tandis que la Châtiment est la douleur générée comme conséquence légitime du mal. Il n'y a donc pas d'attribution à une imposition mécanique d'une supposée "loi de retour" ou "loi de réparation", par Dieu ou par "l'Univers", pour une mauvaise action, comme beaucoup insistent pour le proclamer, et il n'y a pas non plus de récompenses donné pour une bonne action. Tout est une conséquence moral, de l'individu à lui-même, qui dépend nécessairement de la connaissance de la Loi :

En morale comme en législation, personne ne profite de l'ignorance de la loi. Il y a donc en tout homme une certaine connaissance de la loi, c'est-à-dire un discernement naturel du bien et du mal : ce discernement est ce qu'on appelle la conscience ou quelquefois le sens moral.

idem.

Or, pour que l'individu agisse moralement, il doit avoir le libre arbitre :

Il ne suffit pas à l’homme de connaître et de distinguer le bien du mal, ni d’éprouver des sentiments différents de l’un à l’autre. Il faut aussi, pour être un agent moral, que l'homme soit capable de choisir entre l'un et l'autre((Ici les études du Spiritisme nous conduisent à une autre compréhension : en vérité, l'homme ne choisit pas entre le bien et le mal, car, profondément en bas, si tu choisis mal, c'est parce que tu ne connais pas encore la loi. L'Esprit qui connaît et comprend réellement la Loi de Dieu ne fait que du bien, toujours.)); Vous ne pouvez pas lui ordonner ce qu'il ne pourrait pas faire, ni lui interdire ce qu'il serait contraint de faire. Ce pouvoir de choisir est la liberté, ou le libre arbitre.

idem.

Mais il est important de rappeler que l'homme, en tant qu'âme incarnée, est un concept de base du Spiritualisme Rationnel, tel que défini par Janet, dans le même ouvrage :

Toute loi suppose un législateur. La loi morale supposera donc un législateur moral : c'est ainsi que la morale nous élève à Dieu. Toute sanction humaine ou terrestre s'étant révélée insuffisante par l'observation, la loi morale a besoin d'une sanction religieuse. C'est ainsi que la morale nous conduit à l'immortalité de l'âme.

De tout cela naît la compréhension du vice et de la vertu :

Les actions humaines, disions-nous, sont parfois bonnes et parfois mauvaises. Ces deux qualités sont graduées, en raison de l'importance ou de la difficulté de l'action. C'est ainsi qu'une action est commode, estimable, belle, admirable, sublime, etc., d'autre part, une mauvaise action est tantôt une simple faute, tantôt un crime. C'est répréhensible, bas, odieux, exécrable, etc.

Si, chez un agent, l'habitude des bonnes actions est considérée comme une tendance constante à se conformer à la loi du devoir, cette habitude ou tendance constante s'appelle vertu, et la tendance contraire s'appelle vice.

idem.

Le mal, cependant, est un jugement de soi (personne ne peut faire de mal à autrui ((Selon le principe rationnel d'autonomie, développé jusqu'à présent, l'individu ne peut commettre qu'un mal physique à l'égard d'autrui, mais jamais un mal moral. Un sujet peut voler les biens d'autrui, ce qui lui causera quelques difficultés, mais, en réalité, il se fait du mal, car il viole la loi morale, dont il souffrira en fonction de son état de conscience. l'échec matériel, elle peut ou non se faire du mal, selon qu'elle s'accroche ou non à ce qui s'est passé et génère pour elle-même une certaine souffrance. Cela dépendra aussi de sa conscience de la loi morale))), qui dépend de la conscience de ce que l'on fait :

Le jugement qui est rendu de vous-même Elle diffère selon le principe d'action admis. Celui qui a perdu au jeu peut se sentir angoissé par lui-même et par son imprudence ((En d'autres termes : il peut se rendre compte qu'il s'est fait du mal en perdant de l'argent au jeu)) ; mais celui qui a conscience d'avoir triché au jeu (même s'il a gagné par ce moyen) doit se mépriser lorsqu'il se juge du point de vue de la loi morale ((Car, lorsqu'il prend conscience de ce qu'il a fait , il se rend compte qu'il a fait du mal à l'autre, et cela lui fait des remords)).

idem.

Et puis, un peu plus loin, toujours dans le même ouvrage, Janet développe la compréhension de la satisfaction morale et du repentir :

Concernant nos propres actions, les sentiments changent selon que l'action est à faire ou déjà faite. Dans le premier cas, on ressent, d'une part, une certaine attirance pour le bien (lorsque la passion n'est pas assez forte pour l'étouffer), d'autre part, une répugnance ou une aversion pour le mal (plus ou moins atténuée selon les circonstances). par l'habitude ou la violence du désir). Ces deux sentiments n'avaient généralement pas de noms particuliers.

Quand, au contraire, l'action a été accomplie, le plaisir qui en résulte, si nous agissons bien, s'appelle satisfaction morale, et si nous agissons mal, remords ou regret..

Le remords est la douleur brûlante et, comme le mot l'indique, la blessure qui torture le cœur après une action répréhensible. Cette souffrance se retrouve chez ceux-là mêmes qui ne regrettent pas d'avoir mal agi et qui recommenceraient.. Elle n'a donc aucun caractère moral et doit être considérée comme une sorte de punition infligée au crime par sa nature même. « La malice, disait Montaigne, s'empoisonne de son propre poison. La toxicomanie laisse comme un ulcère dans la chair, un regret dans l'âme, qui se gratte et saigne toujours.

Le repentir est aussi, comme le remords, une souffrance née d'une faute ; mais s'y ajoutent le regret de l'avoir fait, et le désir (ou la ferme résolution) de ne plus le faire..

Pour Janet, le remords ne serait donc pas encore la souffrance engendrée par le regret, mais simplement une certaine torture pour avoir accompli un acte répréhensible. En d’autres termes, on ne souffre pas parce que le mal a été fait, mais seulement parce que ce qui a été fait est répréhensible. Et puis, Kardec, au paradis et en enfer ((en gardant toujours à l'esprit que cette œuvre était trafiqué et mutilé à partir de la quatrième édition française, qui a servi de base à toutes les autres éditions et traductions. Les sujets abordés dans cet article étaient ceux qui ont le plus souffert de ces falsifications)), en parlant de Châtiment, qui a, pour Janet, le même sens que Châtiment ((Diz Janet: “A ideia de punição ou castigo também não se explicaria se o bem fosse apenas o útil. Não se pune um homem por ter sido inábil; pune-se por ter sido culpado”)), assim se expressa:

La durée de la peine est subordonnée à l'amélioration de l'esprit coupable. Aucune condamnation à durée déterminée n'est prononcée contre lui. Ce que Dieu demande pour mettre fin à la souffrance, c'est la repentir, expiation et réparation – bref : une amélioration sérieuse et efficace, ainsi qu'un retour sincère au bien.

KARDEC, Allan. Paradis et enfer. Traduction par Emanuel G. Dutra, Paulo Henrique de Figueiredo et Lucas Sampaio. 2021.

En d’autres termes : Dieu ne prononce pas de punitions ou de châtiments contre l’individu. C'est lui-même qui se punit, à travers conséquences légitimes du mal fait. Alors, pour mettre fin à cette souffrance, vous devez vous repentir, en premier lieu, c'est-à-dire identifier que vous avez fait quelque chose de répréhensible (remords) et ajouter à cela le regret de l'avoir fait (repentir, qui est moral), ainsi comme le désir de ne plus le faire. Pour arriver à cette compréhension, il faut que l'Esprit progresse en intelligence et, pour réparer le mal fait (qu'il est déjà clair qu'il a commis contre lui-même, et non contre les autres, d'où il suit qu'il doit réparer en soi l'origine de ce mal), le spiritisme démontre, sans possibilité d'erreur, l'existence de la loi de la réincarnation.

Tout cela, en somme, pour comprendre les notions de punition et de récompense. Voici, conformément à tout ce qui précède, Kardec dit, dans un extrait précédant celui mentionné ci-dessus :

La punition est toujours la conséquence naturelle de la faute commise. L'esprit souffre pour le mal qu'il a fait, de sorte que, comme son attention est sans cesse focalisée sur les conséquences de ce mal, il comprend mieux ses inconvénients et est motivé à se corriger.

Et puis, à cause de tout cela, Kardec commence ainsi le chapitre IV de cet ouvrage – L'enfer:

L'homme a toujours cru intuitivement que la vie future devait être plus ou moins heureuse dans le rapport du bien et du mal pratiqué dans ce monde. Mais l'idée qu'il se fait de cette vie future est en proportion du développement de son sens moral et de la notion plus ou moins juste qu'il a du bien et du mal. Les sanctions et les récompenses sont le reflet des instincts qui prédominent en lui..

Mais il est bon de rappeler qu'en utilisant ces concepts philosophiques de son temps, Kardec, en même temps, les a développés pour les conséquences morales de la science des esprits.

O spiritualisme à Kardec

Il convient, avant de conclure, de rappeler qu'Allan Kardec a utilisé à plusieurs reprises le mot spiritualisme dans votre travail. C'est au Spiritualisme Rationnel qu'il se réfère :

Celui qui croit qu'il y a quelque chose de plus en lui que la matière est un spiritualiste. Il ne s'ensuit pas cependant qu'il croie à l'existence des esprits ou à leurs communications avec le monde visible. à la place des mots spirituelspiritualisme, on utilise, pour indiquer la croyance à laquelle on se réfère, les termes spirite et spiritualisme, dont la forme rappelle l'origine et le sens radical et qui, pour cette raison même, ont l'avantage d'être parfaitement intelligibles, laissant le mot spiritualisme sa propre signification. Nous dirons donc que la doctrine spirite ou la spiritisme son principe est les relations du monde matériel avec les Esprits ou êtres du monde invisible. Les adeptes du spiritisme seront les spirites, ou, si l'on veut, les spirites.

En tant que spécialité, le Livre des esprits contient la doctrine spirite; en général, il est lié à la doctrine spiritualiste, dont l'une des phases présente. C'est la raison pour laquelle il a les mots dans l'en-tête de son titre : philosophie spirituelle.

KARDEC, Allan. Le Livre des Esprits. 1857

C'est ce que prouve enfin l'extrait suivant du Spiritist Magazine de 1868 :

Le travail de M. Chassang est l'application de ces idées à l'art en général, et à l'art grec en particulier. Nous reproduisons volontiers ce qu'en dit l'auteur de la revue Patrie, car c'est encore une preuve de la réaction énergique qui s'opère en faveur des idées spiritualistes et qui, comme nous l'avons dit, toute défense du spiritisme rationnel ouvre la voie au spiritisme, qui est son développement, combattant ses adversaires les plus tenaces : le matérialisme et le fanatisme.

KARDEC, Allan. Revue spirite, novembre 1868

Conclusion

Ici est clairement présentée la preuve qu'on ne peut connaître et comprendre la philosophie de Kardec sans comprendre la philosophie et la morale de son temps, pleinement insérées dans le contexte du spiritisme rationnel français, tout comme on ne peut pleinement comprendre la science spirite sans comprendre les sciences du magnétisme [par Mesmer] et Psychologie (cette dernière également incluse dans l'ER, sous la division des sciences morales).

Il a été clairement démontré que Kardec non il a utilisé des concepts religieux dogmatiques, mais seulement des mots qui, trouvés dans ces concepts, ont d'abord été re-signifiés sous la philosophie de l'époque et, plus tard, sous la philosophie spirite.

Par conséquent, il est très nécessaire d'étudier et de diffuser ces connaissances. Une fois de plus, nous invitons le lecteur à étudier et diffuser, dans tous les médias spirites possibles, les travaux mentionnés dans cet article, ainsi que le présent texte, qui est le résultat d'un effort également fait dans ce sens.